En réaction aux propos de la CS3D dans le dernier n° de NPI


Marie-Claire Boscq, présidente de la CS3D s’exprime au sujet de la future certification européenne qui
remplacera le vétuste DAPA.

    Il ressort de ses propos que l’application la norme NFU43-500 (réduction de l’impact des pesticides sur l’environnement) pourrait devenir obligatoire pour les entreprises de 3D.

     J’approuve comme elle la tendance vers plus de qualification et la valorisation de nos métiers, mais je constate qu’elle ne sait pas plus que nous à quoi ressembleront les « dispositions finales ».

     Et là, je suis méfiant.

     L’histoire étant souvent un perpétuel recommencement, je crains que la DGER du Ministère de l’Agriculture nous ponde à nouveau un référentiel qui ignore, ou néglige, les spécificités des applicateurs 3D. Le récent
rapport que j’ai déjà cité
http://www.ecologie.gouv.fr/IMG/pdf/resume_stage_laure_messager_medd_2006.pdf  en étant un magnifique exemple.

     Il me semble que les organisations patronales des  entreprises de 3D  devraient œuvrer à l’émergence d’un
diplôme spécifique du métier et se désolidariser d’un dispositif ministériel qui a commis la loi de 1992 (MC Boscq ne dit-elle pas  que cette loi « n’a pas eu les effets escomptés » ?). La réalité est que les formations initiales pour l’obtention du DAPA sont insatisfaisantes pour la qualification des personnels des
entreprises de 3D.

     Je doute fortement que l’application obligatoire de la  NFU 43500 tire les métiers du 3D vers le haut, sauf sur le plan du marketing commercial, et je redoute que les formations pour sa mise en œuvre n’apportent à nouveau pas grand chose aux gens de terrain. Surtout si les filières de formation et de délivrance de la certification idoine sont les mêmes que pour le DAPA.

     Les étiquettes des bidons de pesticides sont déjà suffisamment bien faites pour informer/alerter les utilisateurs sur les conditions d’application des produits et il me semble plus important de sensibiliser les applicateurs à leur lecture et leur bonne compréhension (ce qui est loin d’être le  cas…) plutôt qu’à leur faire avaler un énième austère et rébarbatif texte de loi peu en rapport avec leur pratique professionnelle quotidienne.

     Après tout, les  entreprises de 3D, et particulièrement celles des milieux urbains, sont-elles vraiment concernées au premier chef par la NFU43500, comme le sont les agriculteurs? La sécurité des personnes
et des  animaux qui les entourent  est depuis longtemps déjà au centre des préoccupations des bons applicateurs comme de leurs clients (et de leurs assureurs respectifs !), et tout bon professionnel sait que le succès des  prestations de 3D ne repose pas sur l’épandage de centaines de kilos ou de litres de pesticides ! Leur coût de plus en plus élevé (Directive Biocide oblige) incite justement à moins de consommation !

     Si effectivement l’on veut réduire les quantités de pesticides appliquées par les entreprises de 3D, rien ne vaut de véritables formations sur la biologie et le comportement des rongeurs et des insectes commensaux (bien plus
importantes que des formations sur les herbicides) qui « illuminent », ou font mieux assimiler, un module court et simple sur la norme 43500.

     Ce qui m’amène à souligner que bien des applicateurs de terrain ont des lacunes en matière de connaissance du comportement des rongeurs ou des insectes urbains (une majorité d’acteurs des 3D ne lisent pas, ou ne connaissent pas, le magazine Nuisible et Parasites Informations, le seul du métier!), et qu’un diplôme vraiment spécifique du métier, accessible par la VAE, qui commencerait par combler ces manques criants serait une bonne base pour songer ensuite, mais seulement ensuite, à « élever » le métier.

     Il faut impérativement que le référentiel du métier de PCO fasse la part belle à la connaissance des rongeurs et insectes « cibles », de leur biotope et des conséquences des stratégies de luttes possibles sur l’environnement et la sécurité. C’est-à-dire le « miroir » exact (pour ne pas dire l’inverse…) de ce qui est fait actuellement et qui semble malheureusement poindre à nouveau à l’horizon…

     Je propose les items suivants pour les grands chapitres du référentiel du métier :

 1/ Dératisation

Les rongeurs dans le monde animal

  •         Les rongeurs cibles « des villes »
  •         Les rongeurs cibles « des champs »
  •         Stratégies de lutte raisonnée (le « gros » morceau)
  •         Biocides utilisables
  •         Sécurité
  •         Réglementation


2/ Désinsectisation

  • Les insectes dans le monde animal
  • Les insectes cibles « des villes »
  • Les insectes cibles « des champs »
  • Stratégies de lutte raisonnée (le « gros » morceau)
  • Biocides utilisables
  •       Sécurité
  •        Réglementation


3/ Désinfection

  • Les micro organismes dans le monde animal
  •      Les micro organismes cibles
  •      Les normes NF T72
  •      Protocoles de désinfection (le « gros » morceau)
  •      Biocides utilisables
  •       Sécurité
  •        Réglementation


4/ Conseiller, encadrer, distribuer

  •  Techniques de communication
  • Veilles technologique et documentaire

Pierre Falgayrac

http://www.hyform.com