Indicateurs de crise larvée

Chefs d’entreprise de propreté, méfiez-vous des « tableaux de bords » et autres « outils » de gestion tant appréciés des banquiers et économistes !

La propreté est un métier « à forte valeur ajoutée » certes , mais c’est surtout une activité à fort « quotient affectif ».  Je veux dire par là que la notion de propreté étant éminemment subjective, l’évaluation de sa qualité passe essentiellement par celle des relations humaines qui unissent clients et prestataires.

Ainsi, lorsqu’une entreprise connaît une phase de croissance continue, il est facile de se laisser bercer par les sirènes de l’augmentation du chiffre d’affaire, en considérant que la perte de certains chantiers est compensée par le gain de nouveaux, surtout s’ils sont plus « gros » ou plus rémunérateurs que ceux perdus… Voire… Une PME de propreté est avant tout une affaire d’hommes et de femmes plus que d’argent. C’est indéniable ! Donc, les chantiers aussi sont aussi des histoires de relations humaines !

Je propose ainsi à certains de mes clients de se doter « d’outils » inhabituels dans le métier. Il s’agit premièrement d’établir un indicateur d’insatisfaction, constitué par un ratio Nombre de réclamations / Nombre de chantiers. Je dis bien nombre de chantiers (ou sites), pas nombre de clients ou chiffre d’affaire ! Le second, c’est un indicateur de performance relationnelle le ratio Nombre de chantiers (ou sites).

gagnés / Nombre de ceux perdus.En général, les deux graphiques sont quasi parallèles. Il est normal qu’à l’accroissement de chantiers corresponde une augmentation des réclamations clients.Mais il est très inquiétant de constater une recrudescence de réclamations par rapport au nombre de chantiers et sites nouveaux, bien que le chiffre d’affaire soit en hausse !

Ce genre de situation est typique d’une crise de croissance délicate, très délicate même…

Pierre Falgayrac

La VAE une chance pour tous

Les diplômes ne sont pas forcément une garantie pour trouver un emploi, mais l’absence de diplômes est à coup sûr un handicap dans cette quête.

Le dispositif de la VAE est là pour arranger cet état de fait.

Le principe

La VAE, c’est la « validation des acquis de l’expérience professionnelle », à partir de 3 années (en continu ou par épisodes, hors périodes de formation initiale ou continue, les stages et périodes de formation en milieu professionnel accomplis pour l’obtention d’un diplôme ou d’un titre) dans un même métier, un même secteur d’activité : CAP, BEP, des Bacs pro, voire plus.

Cela consiste à faire reconnaître une expérience professionnelle aux fins d’obtenir, en équivalence, un diplôme ou un certificat officiel correspondant. Dans le monde des 3D, le Dapa et le brevet professionnel sont les diplômes les plus demandés par cette voie.

Les personnes chargées, au sein de l’entreprise, des tâches de gestion (souvent le
conjoint) peuvent aussi, dans leurs champs d’expérience (administration, comptabilité),
bénéficier de cette disposition.

Pour les premiers niveaux (certificats, CAP, BEP) la  procédure se fait uniquement par dossier et ne nécessite ni déplacement, ni entretien, et requiert donc moins de temps que pour un diplôme supérieur. Cependant, il est prévu un congé de 24 heures (à négocier avec l’employeur) pour réunir toutes les pièces nécessaires et remplir les formulaires.

Des démarches simples

La procédure est plus ou moins complexe selon le niveau du diplôme attendu, mais rassurez-vous, elle est accessible à tous, du moins pour les premiers niveaux. Il suffit de suivre les recommandations.

La première étape consiste à constituer un dossier qui va permettre à un jury de vérifier la réalité de l’expérience et l’état d’acquisition des connaissances du candidat à l’obtention d’un diplôme. Ce dossier –formulaire Cerfa 12250-02- est disponible sur le Web.

Pour le DAPA, par exemple, le dossier est disponible auprès des DRAF. Il comporte trois
volets :  Technique, réglementation, communication. Les deux premiers thèmes requièrent une présentation écrite des acquis.

Le jury doit être capable de comprendre, à la lecture de son texte, que le candidat connaît bien son affaire et rentre dans le cadre de la VAE. Cette partie comporte un CV, un  descriptif des activités (en utilisant le vocabulaire le plus technique possible), et un exposé des efforts faits pour se tenir informé des technologies, réglementation et données du métier –stages, livres, abonnements, Internet, NPI, etc.- (étayé par des preuves tangibles
type factures). La deuxième partie, documentaire, sert à prouver la réalité de son activité.
Elle rassemble des documents tels que bulletin de salaire, factures, bons d’intervention et autres.

Quelques recommandations

Il s’agit déjà de bien choisir le diplôme auquel on aspire. Il doit être en rapport, bien sûr, avec son niveau d’expérience, ni trop bas –ce serait dommage- ni trop élevé… De même, dans la partie du dossier qui demande un effort de rédaction, il faut savoir faire ni trop court, ni trop long. Ne pas en dire assez ne permettrait pas au jury de se prononcer, en écrire trop « noierait le poisson » et pourrait indisposer le jury.

Il faut aussi choisir judicieusement les pièces justificatives de l’expérience : ce n’est pas un dossier de retraite mais la preuve que le candidat a bien exécuté certaines tâches, utilisé certaines techniques, appliqué un savoir-faire. Il suffit donc que ces pièces (bulletins de
salaires, attestations, factures nominatives, etc.) soient représentatives de l’activité professionnelle que l’on souhaite valoriser. Enfin, en ce qui concerne le CV, il doit être honnête, complet et rester centré sur le métier.

Faites vous aider

Bien sûr, synthétiser, écrire, ne sont pas toujours choses faciles pour une partie des populations concernée par la VAE. Mais cela ne doit pas être un obstacle. On peut se faire aider : par des centres spécialisés de l’Éducation Nationale, par des formateurs professionnels, par son encadrement, par sa famille. Cela ne demande que de courtes interventions. Cela peut même se faire par téléphone et par e-mails.

Pour ma part, je fais profiter mes clients de mon expérience de chef d’entreprise  et de professeur à l’Éducation Nationale.

Des avantages partagés

Tout le monde est gagnant dans cette manœuvre :

  • L’employé, parce qu’un
    diplôme est un point de repère essentiel, tant dans le monde du travail que dans sa vie personnelle.
  • L’employeur, parce que disposer de techniciens diplômés est un élément important
    d’une démarche qualité qui facilite le développement de l’entreprise.
  • L’entreprise, justement, parce que cette démarche débouche sur une nouvelle motivation du personnel et que la démarche même est une remise en question, une réflexion positive sur les pratiques.

Deux adresses Web

http://www.travail.gouv.fr/informations-pratiques/fiches-pratiques/formation-professionnelle/validation-acquis-experience-vae-1074.html

http://www.travail.gouv.fr/IMG/pdf/formulaire_12250-02.pdf

Pierre Falgayrac

http://www.hyform.fr

 

 

 

Le DAPA et la VAE

On rappelle qu’une entreprise spécialisée dans les traitements antiparasitaires doit justifier de la présence d’au moins un titulaire du DAPA pour dix applicateurs, et que je trouve cette exigence
insuffisante.

Ce diplôme est d’un niveau BEP et il est accessible, comme bien d’autres, par le dispositif de la Validation des acquis de l’expérience professionnelle (VAE).

Un de mes clients de Compiègne, qui exerce principalement dans le nettoyage industriel se frotte depuis quelques années aux prestations de désinfection de locaux et a souhaité développer son offre clientèle vers la dératisation et la désinsectisation. Il y a deux ans, il a donc fait appel à mes services pour former six de ses agents de services à ces techniques.

Tous sont des gars vaillants et appliqués. Certains d’entre eux n’ont pourtant connu que l’échec scolaire et n’ont aucun diplôme. Oui, mais… Il y a la VAE !

Ce printemps 2007, j’ai donc accompagné ces six personnes dans leur démarche pour obtenir le DAPA via ce dispositif. Cela a pris deux jours, dans les locaux de l’entreprise.

Qui compte aujourd’hui six certifiés titulaires du DAPA pour six applicateurs !

Sont-elles nombreuses, les entreprises du secteur du 3D qui peuvent en dire autant ?

Malheureusement, non.

Pierre Falgayrac

wwww.hyform.fr