L’arnaque du Compte Personnel de Formation (CPF)

Un grand battage médiatique est organisé autour de ce dispositif depuis sa création.

Il s’agit d’offrir à tous les salariés et demandeurs d’emploi un large choix de formations professionnelles, finançables par les droits qu’ils ont acquis en cotisant obligatoirement.

La modification la plus visible a été la transformation du nombre d’heures acquises en un montant financier. Chaque salarié ou demandeur d’emploi récent dispose donc d’une enveloppe conséquente de plusieurs milliers d’euros pour se former.

Oui, mais… Il n’est pas possible de choisir n’importe quelle formation.

Sous prétexte de qualité des formations, seules celles qui sont qualifiantes ou certifiantes sont éligibles au CPF. Passer un CQP ou apprendre une langue est possible, puisque cela représente une partie de diplôme.

Dans la liste des CQP approuvés par le CPF, il n’est pas trouvé ceux mis en place par la CS3D depuis 2017.  https://www.paritarisme-emploi-formation.fr/spip.php?page=ccn&id=189&rubrique=ccn&type=ccn .

C’est à se demander si la CS3D n’a pas entériné un enterrement de première classe pour ses propres CQP…

CERTIBIOCIDE, en tant que certification officielle, figure dans la liste du CPF. Mais le moteur de recherche est bizarrement paresseux pour en trouver. Et il ne renvoie aucune réponse à la requête « lutte contre les nuisibles ».

Autrement dit, les demandeurs d’emploi et salariés qui souhaitent se former en autre chose que des langues étrangères, qui n’ont pas besoin de diplôme ou de certification, ne peuvent pas utiliser leurs sous du CPF pour des formations techniques.

Voilà qui augure d’importantes sommes d’argent inutilisées.

D’où la question : à qui ou quoi vont-elles profiter ?

Pierre Falgayrac

http://www.hyform.fr

Le monitoring connecté

L’interdiction de l’usage des rodenticides en appâtage permanent est aujourd’hui avalisé par la profession, qui utilise donc des appâts placébos (sans poison) dans les fameuses ceintures de stations d’appâtage à l’extérieur, et parfois aussi à l’intérieur, des bâtiments de leurs clients.

Il est évident que le contrôle visuel et manuel de nombreuses boites est chronophage et qu’en conséquence les technologies numériques sont intéressantes pour tout contrôler depuis un ordinateur, une tablette ou un GSM.

Le principe est simple : le passage d’un rongeur dans le dispositif de détection (capté par des capteurs thermique et infrarouge) est communiqué en temps réel sur l’appareil du professionnel. Ce qui lui permet de savoir où intervenir avec un dispositif de lutte active (AVK ou piégeage) ; et dispense bien sûr de se déplacer quand il y a zéro détection.

Et M. Kjaer, le patron d’Anticimex, qui propose un dispositif connecté, d’asséner SES vérités dans le dernier NPI (117), notamment :

  • Son dispositif détecte les problèmes de rongeurs au fur et à mesure qu’ils apparaissent partout, même dans les réseaux d’égout ;
  • L’analyse des données recueillies permet de mieux comprendre les raisons de l’activité des rongeurs ;
  • Le technicien dispose de plus de temps pour inspecter et résoudre les problèmes sur un site ;
  • Il permet de réduire les coûts de la main d’œuvre ;

Tout en reconnaissant que « les rongeurs ne passent pas forcément dans les postes d’appâtage et de détection », ce monsieur édicte que « seul un monitoring automatique qui encercle la problématique du site permet de faire un véritable monitoring » (autrement dit, il faut beaucoup de dispositifs connectés très onéreux).

Toutes ces assertions sont fausses.

Lors d’une formation faite récemment pour un client qui a obligation de son donneur d’ordres d’utilise des pièges Anticimex, voilà ce que nous avons constaté :

  • L’installation et le réglage d’un piège à herse dans un égout demande plus de deux heures de travail à deux techniciens, qui doivent mettre en sécurité le tampon (signalisation pour les automobilistes), descendre l’appareil, le stabiliser et régler la hauteur des herses ;
  • Si une caméra est adjointe, c’est une demi-heure de plus ;
  • Le démontage, c’est à peine moins de temps, donc plus de 4 heures au total. Nous sommes loin d’une économie de main d’œuvre…
  • L’efficacité du piège est mauvaise : des caméras montrent que pour un ou deux rats réellement tués, les herses ne se déclenchent pour rien lors du passage d’une grande quantité d’eau chaude (vidange de baignoire) ou de gros excréments ;
  • Sans parler des rats qui hésitent à passer et font demi-tour.

Il est clair que les rats captent un danger avec l’informatique embarquée des pièges, qui émet un puissant signal wifi. C’est bien là que les modules de détection connectés sont un inconvénient : les mammifères animaux sont sensibles à des phénomènes qui ne nous dérangent pas nous, mammifères humains. Faut-il rappeler que chiens et autres chats, bovins chevaux… « captent » la survenance d’un tsunami ou d’un tremblement de terre avant même qu’ils ne se produisent ? Les propres vidéos de M. Kjaer, à l’époque où ces produits s’appelaient Wisecon, montraient des rats d’égout très hésitants à passer sous le piège et qui regardaient vers le haut (vers l’électronique), comme s’ils percevaient un danger. Nous pensons en effet que les rats sont sensibles aux ondes wifi.

Professionnels qui lisez ces lignes, dites-vous bien que placer des modules électroniques émettant en wifi, sur vos dispositifs de détection ou de lutte, n’est pas sans conséquences pour les rongeurs. Il y a de fortes chances pour qu’ils évitent les boites ou pièges ainsi équipés.

Passons rapidement sur le fait que les pièges Anticimex destinés aux égouts ne conviennent que pour les buses béton, c’est-à-dire là où il y a peu de rats puisqu’ils ne peuvent y creuser des terriers…

En surface, les dispositifs de surveillance, pardon de monitoring, qu’ils soient connectés ou non, n’ont qu’une efficacité très limitée, voire nulle, si les rats ont toujours accès à leurs sources de nourriture saine. Je prends pour exemple ce que j’ai constaté, lors d’un audit, dans un port céréalier où un alignement de boites d’appâtage se trouvait le long d’un mur, de l’autre côté de la route longeant les silos de grains. Il n’y avait que quelques consommations partielles relevées, autrement dit peanuts. Alors que crottes et traces de passages de rats étaient abondantes au pied des silos, où se trouvaient quelques boites d’appâtage, elles aussi peu visitées. Et pour cause : il y avait des grains partout… (voir aussi un précédent article de ce blog sur l’inutilité des ceintures de boites).

Rappelons que ce qui attire les rongeurs ce sont les odeurs alimentaires. Ce qui les fixe, c’est la possibilité d’accéder à cette nourriture et de nidifier à proximité.

Pour qu’ils s’en aillent, il y a deux solutions simples : les empêcher d’accéder à la nourriture ou les empêcher de nidifier (les deux seuls matériaux que ne peuvent ronger les murinés sont le béton sec et l’acier). Si aucune de ces deux choses n’est mise en œuvre, poser des boites ou des pièges connectés est aussi efficace qu’une miction dans un violon.

Professionnels, pour installer un dispositif de monitoring cohérent, il faut dans l’ordre :

  • Appliquer une des deux solutions évoquées au paragraphe précédent ;
  • Parfaire l’étanchéité des bâtiments concernés (laine d’acier ou béton) ;
  • Installer des dispositifs de surveillance aux seuls accès possibles, et dans les locaux où sont stockées les matières premières arrivantes ;
  • Il possible de marier surveillance et traitement en utilisant des pièges multiprises sans biocides, comme les Mimétic Mhouse ou les Ekomile.

Avec ces pièges, le comptage des captures est simple et indéniable : il s’agit de compter le nombre de rongeurs noyés.

Nous pensons que les meilleurs systèmes de détection passifs sont les caméras infrarouges. Il convient d’en utiliser plusieurs pour couvrir l’ensemble de la surface à protéger. Les caméras doivent donc être installées en hauteur et réglées pour couvrir des surfaces différentes. C’est la suggestion que nous avons fait au Museum d’Histoire Naturelle de Paris qui souhaitait étudier les rats du Jardin des Plantes, qui ignoraient les pièges destinés à les capturer. Les caméras ont permis de détecter 600 rats différents, en les suivant depuis la sortie de leurs terriers vers les points de nourriture. Preuve que la détection par caméras infrarouges est pertinente..

Pour faire passer cette conception de monitoring auprès de vos client IAA, nous vous proposons de leur présenter une analyse écrite du risque nuisibles, tenant compte de la situation globale du ou des bâtiments (environnement, voisinage, étanchéité), de la gestion des matières premières et des déchets, des conditions de stockage des produits finis…

A chaque fois que nous avons fait des audits en IAA, nous avons établi une analyse du risque nuisible qui a abouti à une réduction significative du budget consacré au plan de lutte.

Si vous souhaitez savoir comment établir une analyse du risque, telle que décrite dans la norme EN-166-36, nous pouvons le faire dans le cadre d’une formation à distance.

Pierre Falgayrac

Accord de partenariat entre la CS3D et le Ministère de la Ville et du Logement pour lutter contre les punaises des lits

Il est ligne sur le site de la CS3D, accessible aux seuls adhérents.

L’objet de ce partenariat est « de structurer la filière pour donner des références et des gages de qualité aux propriétaires et aux occupants de logements infestés ».

D’après le Ministère, la CS3D « représente 80% des acteurs du marché avec ses 180 adhérents et travaille en étroite collaboration avec la communauté scientifique (entomologistes, vétérinaires, chercheurs…) ».

C’est une demi-vérité qui fait fi de cette réalité :

Une image contenant texte

Description générée automatiquement

La CS3D est très loin de représenter 80% des prestataires, elle regroupe seulement 100% des très grosses entreprises du secteur et une minorité de TPE. Quelle légitimité a-t-elle donc pour rouler dans la farine un ministère ?

Car il s’agit qu’il :

  • S’engage à promouvoir les gestes de prévention et les recommandations formulés par les experts ainsi que les protocoles-types pour les interventions dans l’habitat et les immeubles de logements collectifs ;
  • Valorise les formations à destination des professionnels et recommande aux particuliers de s’orienter vers les prestataires référencés (tous adhérents de la CS3D, il va sans dire) ;
  • Assure l’information sur le dispositif de certification ou de labellisation vers les particuliers (spots TV souhaités ????) ;
  • Mobilise l’Agence Nationale d’Information sur le Logement (AFNIL) et son réseau départemental pour qu’ils adoptent les préconisations et protocoles de la CS3D.

Que s’engage à faire la CS3D ? (Qui a déjà beaucoup de travail pour préparer la fusion de branche…)

  • Construire des protocoles -types selon la nature et l’importance des infestations (échéance 30 juin 2020) ;
  • Délivrer des formations aux professionnels conformes à l’EN 16636 (par les formateurs de la CS3D, forcément – échéance 1er septembre) ;
  • Mettre en place un dispositif de certification ou de labellisation pour les professionnels adhérents (échéance 31 décembre).

La CS3D et son quarteron de scientifiques inféodés ignorent-ils donc cette publication du CNEV (Centre National d’Expertise sur les Vecteurs) de 2015 (2ème édition…) « Les punaises de lit Cimex lectularius et Cimex hemipterus Biologie, Lutte et Santé publique » (en ligne ici : https://www.researchgate.net/publication/284166985_Les_punaises_de_lit_Cimex_lectularius_et_Cimex_hemipterus_-_Biologie_lutte_et_sante_publique) ?

Qui contient déjà TOUT ce qu’il convient de savoir sur les punaises des lits et les moyens de lutte, je dis bien TOUT ?

  • Quel intérêt de mobiliser du monde pour refaire la même chose ?
  • Quel intérêt de dispenser des formations théoriques qui n’apprendront rien de plus que ce contient ce document ?
  • Quel intérêt d’ajouter une surcouche de certification à l’EN16636, qui regroupe l’ensemble des nuisibles ?

La seule réponse possible est : lobbying. De l’art de faire payer au gouvernement une campagne de communication au profit de la seule CS3D. Cet accord pue effectivement l’illégalité et l’abus de position dominante. Nous le dénonçons.

Finalement, Covid 19 a du bon puisqu’il a manifestement chamboulé le planning initial.

Pendant ce temps, le Syndicat National de l’Hygiène (SNH) bosse et propose une « Certification punaises de lits » pour ses adhérents qui s’engagent à respecter des protocoles de lutte raisonnée exposées dans on prochain bulletin.

Pierre Falgayrac

http://www.hyform.fr

Le réchauffement climatique ne peut pas justifier la prolifération des rats à Paris

Il s’agit d’un article de Nicolas Berrod dans Le Parisien du 23 janvier dernier, qui a pour titre « Municipales à Paris : les rats prolifèrent-ils plus vite avec le réchauffement climatique ? »

Je suis cité à plusieurs reprises dans cet article, mais mon commentaire sur le site Web du quotidien a été censuré. Allez comprendre…

Les propos de Virginie Lattard, chercheuse à l’INRAE m’ont interpellé : « Globalement, il y a plus de rats dans les pays chauds que dans les pays froids (…) lorsqu’il fait chaud, la période de reproduction des rats, de plusieurs mois en temps normal, peut être rallongée de quelques semaines. Ce qui leur laisse potentiellement davantage de temps pour proliférer (…) La pullulation est plus importante lorsqu’il fait chaud, donc le réchauffement climatique a probablement un rôle. Mais personne ne pourrait dire dans quelle proportion, faute d’avoir des études plus complètes sur la physiologie du rat. »

Tous ces propos sont infondés. Comment cette personne peut-elle affirmer qu’il y a davantage de rats dans les pays chauds alors qu’elle ignore dans quelles proportions ? Il n’y a aucune rigueur scientifique dans cette assertion. S’il y avait davantage de rats en Amérique du sud ou en Afrique qu’en Europe, pourquoi n’en parle-t-on jamais ?

Partout dans le monde, c’est la quantité de nourriture disponible qui conditionne le nombre de rats et jamais la température, surtout que le surmulot, le rat d’égout, n’aime pas la chaleur ! Il affectionne en effet les endroits humides et frais…

Quant à déplorer « l’absence d’études plus complètes sur la physiologie des rats », c’est un aveu d’incompétence : il y a des dizaines d’années que l’on sait TOUT sur le rat d’égout, je dis bien TOUT. Entre les études en ligne sur Google Scholar et les livres publiés depuis 1904 comme « Das Rattenbuch » de M. Koller et les écrits de M. Rode (entre les deux guerres) puis de M.Giban (dans les années 50), MM. Robitaille et Bovet (1976), etc. tout ce qui concerne la biologie, la physiologie et l’éthologie des rats est connu et accessible.

Quant à l’argument du réchauffement climatique qui fait proliférer les rats, il est bien pratique pour Anne Hidalgo, qui se dédouane du problème : « Un certain nombre d’experts m’ont dit – et j’avoue être tombée de ma chaise – qu’avec le changement climatique, les rats font une portée supplémentaire par an. Une portée de rats, c’est huit petits rats. »

Je me demande bien qui sont ces « experts »… Et le Parisien de ressortir ce tableau :

Qui est totalement faux. Pourquoi ?

1/ Parce que les rats régulent leur population en fonction des ressources vitales (voir de précédents articles de ce blog). D’ailleurs, en ville (gros avaloirs d’égout, bas d’immeubles de la première couronne, jardins des Plantes…) il est dénombré un maximum de 600 rats. Bien loin du chiffre théorique de 46.410…

2/ Reportons cette logique mathématique aux humains : une femme peut avoir un enfant tous les 9 mois entre ses premières règles et sa ménopause, soit 45 à 50 enfants uniques, ou 90 à 180 si elle a des jumeaux. Cela ne s’est jamais vu (Google vous chalutera un maximum de 69 enfants). La moyenne de la natalité mondiale est entre 1 et 5 enfants. Eh bien pour les rats, c’est pareil : ils n’en ont pas autant que ce que prédit la théorie. Il est inutile et malhonnête de tirer des plans sur la comète avec ce genre de tableau.

Parlons à présent du réchauffement climatique. D’après le site climate-data-org, ces dernières années, les températures moyennes sont de 11,3° pour Paris et 14,2° pour Marseille.

Comme il fait plus chaud à Marseille, il devrait donc s’y trouver davantage de rats qu’à Paris, n’est-ce pas ? Et pourtant, à Marseille les plaintes adressées via le service Allo Mairie ou d’autres canaux, comme les courriers aux élus, sont passées de 990 en 2016, à 396 en 2018. (Soit trois fois moins – NDLA) – Monique Daubet, élue en charge de l’hygiène, citée ici https://www.20minutes.fr/societe/2636779-20191026-marseille-apres-rats-villes-semblent-perdre-terrain-rats-plages-affut )

Voilà qui invalide totalement l’argument du réchauffement climatique parisien pour expliquer la prolifération des rats.

Au fait, pourquoi les signalements de rats ont-ils baissé à Marseille en une année ?

Il se trouve que j’ai réalisé en 2018 un audit sur la gestion globale des rats à Marseille, pour le compte de la SERAMM, qui gère les égouts et la station d’épuration de la ville, et est délégataire de la Mairie pour la dératisation.

Je ne révèlerai pas ici les préconisations de mon audit, mais il est évident que c’est leur mise en œuvre qui a produit ces bons résultats.

La Ville de Paris ne veut pas de mes services ? Tant pis pour elle.

Pierre Falgayrac

http://www.hyform.fr