La Gestion Intégrée des Nuisibles (GIN) ou Integrated Pest Managment (IPM)

De quoi s’agit-il ? D’utiliser tous les moyens possibles pour :

  • Éviter d’attirer rongeurs et insectes considérés comme nuisibles dans des locaux où ils sont  indésirables ;
  • Les empêcher de pénétrer, circuler et prospérer ;
  • Utiliser en priorité des techniques de lutte écologiques comme le piégeage multiple avec appâts sains ;
  • Afin d’utiliser en dernier lieu et à minima des produits biocides.

Le concept est évidemment plus facile à mettre en œuvre contre les rongeurs que contre les insectes. Nous allons donc aborder la gestion intégrée des murinés (rats et souris).

Tout repose sur du bon sens, donc de la logique. Jugeons-en par ces considérations simples, déjà évoquées dans d’autres articles de ce blog :

  • Ce qui attire rats et souris, ce sont les odeurs de nourriture ;
  • Ce qui les fixe, ce sont les possibilités d’accéder à cette nourriture et de nidifier à proximité ;
  • Les deux seuls matériaux qu’ils ne peuvent ronger sont le béton sec et l’acier ;
  • Un souriceau peut passer dans un espace de 7 mm ;
  • Les murinés peuvent nidifier dans les isolants et corps creux de nos locaux.

Il en découle des mesures tout aussi simples à mettre en œuvre :

  • Gestion des déchets :
    • Containers étanches, nettoiements réguliers de leurs abords ;
    • Locaux poubelles au sol en béton, fermés par une porte en acier lorsqu’ils sont à l’intérieur des locaux ;
    • Pas d’espaces verts (propices au creusement de terriers) aux abords des locaux poubelles à l’extérieur. L’idéal étant de bétonner le sol sur 5 mètres tout autour du local.
  • Puis le proofing :
    • Grilles d’aération en acier, avec maillage maxi de 7 mm ;
    • Étanchéité des locaux : utiliser de la laine d’acier (ou du béton) pour colmater tous les espaces supérieurs à 7 mm, les passages potentiels utilisés par les réseaux techniques (eau, électricité, téléphone…) entre étages et parois ;
    • Protection des installations électriques par étanchéité parfaite et/ou ultrasons.

Ces choses-là étant réalisées, il est quasi impossible que rats et souris pénètrent d’eux-mêmes dans les locaux, y circulent aisément ou s’installent à proximité d’une source potentielle de nourriture.

Le risque zéro n’existant pas, si des rongeurs sont présents (matières premières contaminées, par exemple), il sera privilégié l’utilisation de pièges multiprises avec appâts sains.

De notre point de vue, les Mimétic Mhouse, sont les seuls pièges multiprises réellement écologiques : ils sont en métal (recyclable), ne comprennent aucune pièce plastique, aucune électronique et comme la solution de noyade/conservation n’est pas soumise à une AMM, elle peut être rejetée à terre ou dans les eaux usées. Et ils sont bien moins chers que leurs concurrents…

Si tout ceci est fait dans l’ordre indiqué, l’utilisation de biocides est inutile.

En IAA, la mise en œuvre des préconisations de proofing et de protection des locaux abritant des matières premières stockées à température ambiante, suffit à réduire le risque rongeurs à 1, soit le minimum.

Comment protéger les locaux pour éviter un début d’infestation à l’occasion de la réception d’une palette de matières premières habitée  par des rongeurs non détectés ? Chaque cas étant différent, il n’est pas possible d’indiquer une méthode générique.

Si les MP sont stockées dans un seul local, ce dernier doit être parfaitement étanche et équipé de plusieurs pièges multiprises avec une stratégie d’appétence adaptée à la situation.

Si elles sont stockées à plusieurs endroits, il faut utiliser autant de pièges multiprises que nécessaire, toujours avec une stratégie d’appétence réfléchie.

Qu’est-ce qu’une stratégie d’appétence ? Cela consiste à imprégner d’odeurs alimentaires les pièges multiprises et à guider les rongeurs par des traces d’odeurs alimentaires au sol.

Par exemple :

  • Préparer une solution de Viandox + eau dans un pulvérisateur ;
  • Pulvériser cette solution sur l’extérieur et les rampes intérieures du piège ;
  • Régler la buse en jet et tracer  sur le sol des pistes de plusieurs mètres, convergentes vers le piège.

Il faut bien entendu renouveler régulièrement ce traitement, en nettoyant le piège à l’eau, dès que besoin.

La manipulation des pièges doit se faire avec des gants de cuir imprégnés d’odeurs naturelles (herbe, terre) ou alimentaires.

Il n’y a donc rien de bien compliqué à mettre en œuvre une G.I.N.

Pierre Falgayrac

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L’arnaque du Compte Personnel de Formation (CPF)

Un grand battage médiatique est organisé autour de ce dispositif depuis sa création.

Il s’agit d’offrir à tous les salariés et demandeurs d’emploi un large choix de formations professionnelles, finançables par les droits qu’ils ont acquis en cotisant obligatoirement.

La modification la plus visible a été la transformation du nombre d’heures acquises en un montant financier. Chaque salarié ou demandeur d’emploi récent dispose donc d’une enveloppe conséquente de plusieurs milliers d’euros pour se former.

Oui, mais… Il n’est pas possible de choisir n’importe quelle formation.

Sous prétexte de qualité des formations, seules celles qui sont qualifiantes ou certifiantes sont éligibles au CPF. Passer un CQP ou apprendre une langue est possible, puisque cela représente une partie de diplôme.

Dans la liste des CQP approuvés par le CPF, il n’est pas trouvé ceux mis en place par la CS3D depuis 2017.  https://www.paritarisme-emploi-formation.fr/spip.php?page=ccn&id=189&rubrique=ccn&type=ccn .

C’est à se demander si la CS3D n’a pas entériné un enterrement de première classe pour ses propres CQP…

CERTIBIOCIDE, en tant que certification officielle, figure dans la liste du CPF. Mais le moteur de recherche est bizarrement paresseux pour en trouver. Et il ne renvoie aucune réponse à la requête « lutte contre les nuisibles ».

Autrement dit, les demandeurs d’emploi et salariés qui souhaitent se former en autre chose que des langues étrangères, qui n’ont pas besoin de diplôme ou de certification, ne peuvent pas utiliser leurs sous du CPF pour des formations techniques.

Voilà qui augure d’importantes sommes d’argent inutilisées.

D’où la question : à qui ou quoi vont-elles profiter ?

Pierre Falgayrac

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Dératiser à l’endroit

Depuis le printemps, mes alertes Google « dératisation » me chalutent plusieurs fois par semaine « le début d’une campagne de dératisation des égouts à ……………………… (nom d’une ville) ».

Dératisations qui se passent selon le contenu du CCTP de l’appel d’offre emporté par le titulaire du marché : tous les tampons (ou regard), ou tous les deux ou tous les trois tampons, pose d’appâts anticoagulants.

Comme la molécule n’est pas précisée, lors de mes récents audits pour des villes j’ai constaté que ne sont utilisés que le difénacom ou la bromadiolone, sur lesquels il y a des phénomènes de résistance. Mais qui sont bien moins chers que la diféthialone ou le brodifacoum, sur lesquels il n’y a pas de résistance.

Quand la quantité d’appâts n’est pas davantage indiquée, les prestataires suspendent un seul bloc hydrofuge de + – 40g.

A supposer qu’un seul rat consomme l’appât entier en deux jours, il n’accumule pas une dose létale dans son foie et survit. Il faut en effet plus de 6 à 8 prises pour provoquer la mort.

Alors quand plusieurs rats se partagent l’appât, aucun ne décède et tous renforcent leur immunité aux anticoagulants. Idem si l’appât pèse 100g.

Il est donc dératisé complétement à l’envers.

Que nous reprenions l’étiquette du raticide ou la norme EN 166-36, les appâts doivent être placés « dans la zone d’activité des rats », « en quantité adaptée au niveau d’infestation » et « suivi sous trois jours maxi ». Et il est rappelé que les appâts non consommés doivent être récupérés.

Le prestataire devrait donc, au plus tard trois jours après la pose, rouvrir tous les tampons traités, pour compléter les appâts là où il y a de la consommation, et retirer ceux qui sont intacts. Personne ne fait ça, parce qu’aucune ville ne le demande, sauf celles de mes clients dont j’ai rédigé le CCTP de l’appel d’offre.

Pour dératiser les égouts à l’endroit, c’est très simple :

Il s’agit de ne traiter que ceux qui présentent des indices d’activité murine. Outre les éléments classiques que sont les traces de passage et les crottes, la détection d’urine fraiche à l’aide d’une lampe portative aux ultraviolets est un élément de preuve indéniable. Il y a une offre pléthorique de lampes portatives aux UV à partir d’une dizaine d’euros sur le Web.

En effet, l’urine des rats est fluorescente. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si les rapaces détectent cette fluorescence ; la nature est vraiment bien faite. L’usage, donc, d’une petite lampe aux UV permet de repérer les seuls tampons à traiter. Ce qui permettra de vérifier que les rats ne sont pas uniformément répartis dans un réseau, et même qu’ils sont peu nombreux dans les sections en buse béton, et donc, que les exigences des villes sont infondées.

En conséquence de quoi il est possible de ne traiter qu’un quart, voire moins, de tampons, sur ce modèle simple : là où circulent des rats, mettre plusieurs centaines de grammes à plusieurs kilos d’appâts exclusivement au brodifacoum, flocoumafen ou diféthialone, préalablement aromatisés avec une solution de Viandox. Les visiter dès le lendemain, et réappâter jusqu’à la fin des consommations (3 à 4 jours maxi ave ces molécules-là.).

Leur avantage, c’est qu’en estimant que deux prises de 20 grammes sont létales, lors de la récupération des appâts en fin de traitement il est possible de déterminer la quantité consommée par les rats et donc le nombre « neutralisé ». Exemple pour un avaloir infesté : 1,5 kg d’appâts posés et 100 g récupérés donnent une consommation de 1,4 kg, divisé par 0,040 = 35 rats tués. Et peut-être davantage car bien des jeunes individus ou des rats malades, décèdent à la première prise.

Dans les CCTP que je modifie pour les villes j’exige que le titulaire se fabrique un dispositif de pose en acier sur ce modèle :

Dératisation des égouts de Marseille

C’est le seul dispositif d’appâtage qui permet à plusieurs rats de manger en même temps.

C’est ce qu’utilise la SERAMM de Marseille pour dératiser les égouts, avec pour résultat une baisse de 50 % des signalements de rats depuis 2018, après la mise en œuvre des préconisations de mon audit.

Bien sûr, il est possible d’utiliser les nouveaux appâts au cholécarciférol. Mais le problème reste le même qu’avec les anticoagulants : inutile d’en mettre partout et utile d’en mettre beaucoup là où il y a des preuves d’infestation.

Dératiser les égouts à l’endroit c’est donc beaucoup moins de tampons soulevés, beaucoup moins de biocides appliqués pour rien et pas de phénomènes de résistance renforcés, au contraire.

Pierre Falgayrac

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L’arrêté du 15/01/21 sur les restrictions d’utilisation des produits phytosanitaires

Le texte est ici : https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000043023130

Il modifie l’arrêté du 4 mai 2017 et interdit l’usage des produits phyto quasiment partout :

  • Habitations privées et leurs espaces extérieurs
  • Hôtels, auberges, campings et parcs résidentiels
  • Cimetières et colombariums
  • Jardins familiaux
  • Parc d’attraction
  • Espaces verts des zones commerciales
  • Voies d’accès privées, espaces verts et zones de repos sur les lieux de travail
  • Zones à usage collectif des établissements d’enseignement
  • Tous les établissements de soin et maisons de retraite
  • Les aérodromes

Toutefois, cette interdiction ne s’applique pas « aux traitements des organismes nuisibles figurant sur une liste établie par l’administration, qui présentent des dangers sanitaires graves menaçant la pérennité du patrimoine historique ou biologique et ne pouvant être maîtrisé par un autre moyen, y compris une méthode non chimique. ». Les rongeurs ne font pas partie de ces organismes nuisibles-là.

Doit-on en déduire qu’il est désormais interdit de dératiser et désinsectiser avec des produits chimiques ?

Absolument pas.

Revoyons les définitions européennes qui distinguent les produits phytosanitaires des produits biocides.

Les produits phytopharmaceutiques (terme exact) protègent les végétaux ou les produits végétaux contre les nuisibles. Sont concernés l’agriculture et les espaces verts urbains.

Les produits biocides sont destinés à détruire, repousser ou rendre inoffensifs les organismes nuisibles, à en prévenir l’action ou à les combattre de toute autre manière par une action autre qu’une simple action physique ou mécanique. Est concernée l’hygiène publique.

Lutter contre des rats et des souris à l’intérieur comme à l’extérieur des locaux (habitation, travail, commerces, administrations…), ne revient pas à protéger des végétaux ou un silo de grains. Il s’agit de les empêcher de nuire à nos équipements électriques, voiries et denrées stockées. Les rodenticides utilisés sont donc des biocides et non des phytos.

Cette réglementation sur les produits phytos ne concerne donc pas les entreprises de 3D, qui peuvent continuer à utiliser des anticoagulants et, maintenant, le Cholécalciférol.

Pierre Falgayrac

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Paris : 200 queues de rats analysées pour mieux comprendre leur prolifération

Cet article a été publié dans le Parisien du 24 janvier 2021 .Il s’agit de « mieux connaître l’animal, sa résistance, ses déplacements… »

Pour cela, 200 queues de rats morts ont été collectées par les services de la Ville.

« L’expérience consiste à réaliser une cartographie de la résistance du rat parisien aux anticoagulants, censés les éliminer. On cherche à savoir si les rongeurs offrent le même degré de résistance à la molécule, d’un arrondissement à l’autre. (…) Ce qui pourrait donner des explications sur la façon dont circulent les populations. »

Les chercheurs souhaitent répondre à ces questions :  » Y a-t-il plusieurs populations ? La Seine est-elle une barrière ? Y a-t-il un rat de la rive droite et un rat de la rive gauche ? Combien sont-ils ? Que mangent-ils ?Où est le rat dans la capitale ? Y a-t-il plusieurs populations ? La Seine est-elle une barrière ? Y a-t-il un rat de la rive droite et un rat de la rive gauche ? Combien sont-ils ? Que mangent-ils ? Et sont-ils porteurs de maladies comme la covid ?« 

Décidément, la ville de Paris aime dépenser des sous pour pas grand-chose…

D’abord, la collecte de queues de rats est dépassée depuis qu’il est possible de faire des analyses à partir de leurs crottes, beaucoup plus faciles à collecter. C’est ce que fait notre partenaire Izinovation. C’est à se demander comment les spécialistes du rat qui sont aux manettes ignorent la chose…

Ensuite, cela fait bien 50 ans que l’on sait tout de la biologie et de l’éthologie du surmulot.

Depuis la nuit des temps, les rats se comportent toujours de la même manière. En résumé :

  • Ce qui les attire se sont les odeurs de nourriture, ce qui les fixe c’est de pouvoir y accéder et de nidifier à proximité ;
  • Ils passent 50 à 75%% de leur temps dans leurs terriers, dont ils ne sortent que pour manger, boire et ronger des matériaux, pour user leurs incisives hypsodontes ;
  • Ils stabilisent leur population en fonction des ressources trophiques et des possibilités de nidification disponibles ; ils ne peuvent donc pas proliférer ;
  • Ils se déplacent le moins possible, par crainte instinctive de la prédation (de 5 à 25 mètres le plus souvent) ;
  • Ils migrent si les ressources vitales diminuent.

Nous faisons donc les paris que :

  • Rien ne ressemblera plus à un rat de la rive droite que son cousin de la rive gauche ;
  • Que la Seine est bien une barrière mais on s’en fiche vu ce qui est au-dessus ;
  • On réalisera une nouvelle fois qu’ils sont omnivores à tendance carnivore, et s’adaptent aux situations ;
  • Que tous auront des traces d’anticoagulants dans leur organisme et que certains seront résistants ;
  • Que les chercheurs ne sauront toujours pas combien ils sont (puisqu’ils ignorent mes bouquins) ;
  • Et qu’ils ne seront pas, ou exceptionnellement, porteur de la covid.

Et qu’on ne nous ressorte pas qu’il faut inventer de nouvelles molécules pour remplacer les anticoagulants. Ils ont très efficaces quand ils sont appliqués correctement (norme EN 166-36) C’est parce qu’ils sont utilisés n’importe comment par des professionnels incompétents, qu’il y a des phénomènes de résistance.

La cerise sur le gâteau est ce qui suit :

« Parallèlement, un autre important projet scientifique, baptisé « Armagedon », a été lancé conjointement entre la Ville, le Museum et l’Inrae. Il devrait durer deux ans et demi et a aussi pour but de réfléchir à une « cohabitation saine entre le rat et l’homme ».

Mais on sait depuis les romains comment faire ! Pourquoi appelaient-ils « commensaux » les rats et souris, si ce n’est qu’ils savaient les maîtriser ?

Je renvoie mes lecteurs à un précédent article de ce blog sur ce sujet justement : https://bloghyform.wordpress.com/2018/03/28/comment-vivre-en-harmonie-avec-les-rats/

Comme quoi, il n’y aurait pas besoin de deux ans d’études onéreuses pour arriver aux mêmes conclusions.

Mais la puisque la Ville de Paris aime dépenser des sous pour pas grand-chose…

Pierre Falgayrac

L’émission « Touche pas à mon poste » du 27 janvier 2021

L’équipe de Cyril Hanouna me contacte hier par téléphone à 16h45, pour participer à l’émission du soir même, à 20 heures, dont le thème sera me dit-on, « Les rats vont-ils dominer le monde ? » Quel ne fut pas l’étonnement de mon correspondant lorsqu’il réalise que je ne suis pas parisien et que j’habite loin de leur studio.

Voilà qui pose le sérieux avec lequel l’émission de Cyril Hanouna est préparée. C’est de l’improvisation totale…

Connaissant un peu cette émission, Il va sans dire que je décline d’intervenir à distance via zoom.us (le logiciel que j’utilise pour mes formations). Bien m’en a pris…

Comme professionnels, ils n’ont trouvé que deux gamins de 20 ans pas du tout crédibles, qui ont raconté des fadaises, et encore le mot est faible, sur les rats, qui « sont agressifs et n’ont plus peur des hommes ». Bref, le téléspectateur est maintenu dans l’ignorance et la crainte des rats.

Heureusement que l’émission a duré moins de 5 minutes !

Voilà qui ne m’incite pas à regarder cette émission, qui vole vraiment très, très bas…

Pierre Falgayrac

Le monitoring connecté

L’interdiction de l’usage des rodenticides en appâtage permanent est aujourd’hui avalisé par la profession, qui utilise donc des appâts placébos (sans poison) dans les fameuses ceintures de stations d’appâtage à l’extérieur, et parfois aussi à l’intérieur, des bâtiments de leurs clients.

Il est évident que le contrôle visuel et manuel de nombreuses boites est chronophage et qu’en conséquence les technologies numériques sont intéressantes pour tout contrôler depuis un ordinateur, une tablette ou un GSM.

Le principe est simple : le passage d’un rongeur dans le dispositif de détection (capté par des capteurs thermique et infrarouge) est communiqué en temps réel sur l’appareil du professionnel. Ce qui lui permet de savoir où intervenir avec un dispositif de lutte active (AVK ou piégeage) ; et dispense bien sûr de se déplacer quand il y a zéro détection.

Et M. Kjaer, le patron d’Anticimex, qui propose un dispositif connecté, d’asséner SES vérités dans le dernier NPI (117), notamment :

  • Son dispositif détecte les problèmes de rongeurs au fur et à mesure qu’ils apparaissent partout, même dans les réseaux d’égout ;
  • L’analyse des données recueillies permet de mieux comprendre les raisons de l’activité des rongeurs ;
  • Le technicien dispose de plus de temps pour inspecter et résoudre les problèmes sur un site ;
  • Il permet de réduire les coûts de la main d’œuvre ;

Tout en reconnaissant que « les rongeurs ne passent pas forcément dans les postes d’appâtage et de détection », ce monsieur édicte que « seul un monitoring automatique qui encercle la problématique du site permet de faire un véritable monitoring » (autrement dit, il faut beaucoup de dispositifs connectés très onéreux).

Toutes ces assertions sont fausses.

Lors d’une formation faite récemment pour un client qui a obligation de son donneur d’ordres d’utilise des pièges Anticimex, voilà ce que nous avons constaté :

  • L’installation et le réglage d’un piège à herse dans un égout demande plus de deux heures de travail à deux techniciens, qui doivent mettre en sécurité le tampon (signalisation pour les automobilistes), descendre l’appareil, le stabiliser et régler la hauteur des herses ;
  • Si une caméra est adjointe, c’est une demi-heure de plus ;
  • Le démontage, c’est à peine moins de temps, donc plus de 4 heures au total. Nous sommes loin d’une économie de main d’œuvre…
  • L’efficacité du piège est mauvaise : des caméras montrent que pour un ou deux rats réellement tués, les herses ne se déclenchent pour rien lors du passage d’une grande quantité d’eau chaude (vidange de baignoire) ou de gros excréments ;
  • Sans parler des rats qui hésitent à passer et font demi-tour.

Il est clair que les rats captent un danger avec l’informatique embarquée des pièges, qui émet un puissant signal wifi. C’est bien là que les modules de détection connectés sont un inconvénient : les mammifères animaux sont sensibles à des phénomènes qui ne nous dérangent pas nous, mammifères humains. Faut-il rappeler que chiens et autres chats, bovins chevaux… « captent » la survenance d’un tsunami ou d’un tremblement de terre avant même qu’ils ne se produisent ? Les propres vidéos de M. Kjaer, à l’époque où ces produits s’appelaient Wisecon, montraient des rats d’égout très hésitants à passer sous le piège et qui regardaient vers le haut (vers l’électronique), comme s’ils percevaient un danger. Nous pensons en effet que les rats sont sensibles aux ondes wifi.

Professionnels qui lisez ces lignes, dites-vous bien que placer des modules électroniques émettant en wifi, sur vos dispositifs de détection ou de lutte, n’est pas sans conséquences pour les rongeurs. Il y a de fortes chances pour qu’ils évitent les boites ou pièges ainsi équipés.

Passons rapidement sur le fait que les pièges Anticimex destinés aux égouts ne conviennent que pour les buses béton, c’est-à-dire là où il y a peu de rats puisqu’ils ne peuvent y creuser des terriers…

En surface, les dispositifs de surveillance, pardon de monitoring, qu’ils soient connectés ou non, n’ont qu’une efficacité très limitée, voire nulle, si les rats ont toujours accès à leurs sources de nourriture saine. Je prends pour exemple ce que j’ai constaté, lors d’un audit, dans un port céréalier où un alignement de boites d’appâtage se trouvait le long d’un mur, de l’autre côté de la route longeant les silos de grains. Il n’y avait que quelques consommations partielles relevées, autrement dit peanuts. Alors que crottes et traces de passages de rats étaient abondantes au pied des silos, où se trouvaient quelques boites d’appâtage, elles aussi peu visitées. Et pour cause : il y avait des grains partout… (voir aussi un précédent article de ce blog sur l’inutilité des ceintures de boites).

Rappelons que ce qui attire les rongeurs ce sont les odeurs alimentaires. Ce qui les fixe, c’est la possibilité d’accéder à cette nourriture et de nidifier à proximité.

Pour qu’ils s’en aillent, il y a deux solutions simples : les empêcher d’accéder à la nourriture ou les empêcher de nidifier (les deux seuls matériaux que ne peuvent ronger les murinés sont le béton sec et l’acier). Si aucune de ces deux choses n’est mise en œuvre, poser des boites ou des pièges connectés est aussi efficace qu’une miction dans un violon.

Professionnels, pour installer un dispositif de monitoring cohérent, il faut dans l’ordre :

  • Appliquer une des deux solutions évoquées au paragraphe précédent ;
  • Parfaire l’étanchéité des bâtiments concernés (laine d’acier ou béton) ;
  • Installer des dispositifs de surveillance aux seuls accès possibles, et dans les locaux où sont stockées les matières premières arrivantes ;
  • Il possible de marier surveillance et traitement en utilisant des pièges multiprises sans biocides, comme les Mimétic Mhouse ou les Ekomile.

Avec ces pièges, le comptage des captures est simple et indéniable : il s’agit de compter le nombre de rongeurs noyés.

Nous pensons que les meilleurs systèmes de détection passifs sont les caméras infrarouges. Il convient d’en utiliser plusieurs pour couvrir l’ensemble de la surface à protéger. Les caméras doivent donc être installées en hauteur et réglées pour couvrir des surfaces différentes. C’est la suggestion que nous avons fait au Museum d’Histoire Naturelle de Paris qui souhaitait étudier les rats du Jardin des Plantes, qui ignoraient les pièges destinés à les capturer. Les caméras ont permis de détecter 600 rats différents, en les suivant depuis la sortie de leurs terriers vers les points de nourriture. Preuve que la détection par caméras infrarouges est pertinente..

Pour faire passer cette conception de monitoring auprès de vos client IAA, nous vous proposons de leur présenter une analyse écrite du risque nuisibles, tenant compte de la situation globale du ou des bâtiments (environnement, voisinage, étanchéité), de la gestion des matières premières et des déchets, des conditions de stockage des produits finis…

A chaque fois que nous avons fait des audits en IAA, nous avons établi une analyse du risque nuisible qui a abouti à une réduction significative du budget consacré au plan de lutte.

Si vous souhaitez savoir comment établir une analyse du risque, telle que décrite dans la norme EN-166-36, nous pouvons le faire dans le cadre d’une formation à distance.

Pierre Falgayrac

Covid 19 et désinfection

Pour bien comprendre le sujet, rappelons quelques éléments de biologie et de désinfection.

Les microbes

Les microorganismes unicellulaires, ou microbes, sont les bactéries, les micromycètes (moisissures, levures) et les protozoaires. Ils sont constitués d’une membrane sélectivement poreuse et d’un noyau où se trouve le patrimoine génétique.

Ils se reproduisent par mitose ou scissiparité.

Dans des conditions optimales, une division se produit toutes les 20 minutes. Une bactérie peut donc se multiplier en un milliard en 12 heures.

Pour ce faire, les microbes ont besoin :

  • De nourriture ;
  • D’humidité ;
  • De chaleur (généralement de 30 à 40°).

Quand ces conditions ne sont pas réunies, les microbes vivent au ralenti ou meurent. D’où la conservation des aliments au froid, en milieu stérile (conserve) ou sous vide.

Certaines bactéries peuvent sporuler, c’est-à-dire s’envelopper d’une carapace très résistante, qui disparaitra lorsque les conditions redeviendront bonnes.

Un virus n’est pas à proprement parler un organisme vivant. Il s’agit de petit amas de protéines et d’un « bout » d’ADN, qui « trompe » la bactérie ou la cellule corporelle et parasite son noyau. En se multipliant, la bactérie ou la cellule corporelle multiplie aussi le virus.

Transmission des microbes

Ben sûr que des « droplet » (éternuements) peuvent répandre des microbes jusqu’à 80/90 cm autour de nous, qui resteront en suspension dans l’air quelques secondes. D’où la distanciation officielle d’un mètre. Mais c’est surtout par les mains que se transmettent les microbes. Tout ce que touchent des mains contaminées est susceptible d’être contaminant.

La désinfection et les désinfectants

On ne peut désinfecter que des surfaces propres (l’infirmier nettoie une plaie avant de la désinfecter).

Les désinfectants autorisés répondent aux normes NF EN 14885 (Europe), 1276 et 13697 (bactéricides), 14476 (virucides), 1650 et 13697 (fongicides), NFT (lavage des mains).

Il est distingué les actions :

  • BACTERICIDE : les bactéries sont tuées ;
  • BACTERIOSTATIQUE : Inhibition momentanée du développement bactérien ;
  • FONGICIDE : les champignons et leurs spores sont tués ;
  • FONGISTATIQUE : Inhibition momentanée du développement des moisissures et champignons ;
  • SPORICIDE : Les spores bactériennes sont tuées ;
  • VIRUCIDE : les virus sont inactivés.

Tous les désinfectants percent la membrane cellulaire, seuls les virucides détruisent aussi le noyau et son ADN.

Il est donc clair qu’un désinfectant bactéricide n’est pas actif sur Covid 19, seul un virucide le serait.

Les termes Désinfection et Décontamination sont d’ailleurs officiellement définis. En simplifiant, la décontamination n’est pas active sur les virus, la désinfection, si.

Sur les gestes barrière

La doxa médiatique présente comme solutions efficaces pour éviter d’être contaminé ou contaminant :

  • Le port du masque ;
  • Le lavage fréquent des mains avec un gel hydroalcoolique.

Ce qui soulève plusieurs remarques et questions.

1/ Les masques soi-disant étanches au Covid 19 sont pure affabulation : un virus est certes 40 à 60 fois plus petits qu’une bactérie, mais nous avons vu qu’il ne peut être actif que lorsqu’il parasite une bactérie ou une cellule corporelle. Un simple masque antipoussières est donc suffisant. Le masque protège les autres de nos droplet, il est donc Inutile d’utiliser des masques chirurgicaux ;

2/ Les gels hydroalcooliques courants sont simplement bactéricides, donc inefficaces sur Covid 19. Leurs étiquettes indiquent parfois qu’un lavage chirurgical des mains, avec effet virucide, doit durer plusieurs minutes, en ajoutant la quantité de gel nécessaire.

3/ Quel est intérêt de se laver les mains avant de faire les courses ou d’entrer dans un lieu accueillant du public ? Aucun. Cela revient à toucher des surfaces potentiellement contaminées avec des mains propres ;

4/ Dés lors que nous manipulons un clavier de paiement par carte, une poignée de porte ou n’importe quelle surface susceptible d’avoir été touchée par d’autres, il y a risque de contamination. C’est donc juste après qu’il faudrait se désinfecter les mains. Qui le fait ? Peu de personnes…

Les recommandations officielles sont donc perfectibles.

Au quotidien, que faire pour se protéger et protéger les autres efficacement ?

1/ Porter un masque simple dés que nous sortons de la maison ou de notre voiture, puisque c’est obligatoire ;

2/ Disposer d’un flacon de gel hydroalcoolique virucide et se laver les mains après chaque manipulation de poignée de porte, clavier, interrupteur, volant de véhicule, barre de maintien dans un transport en commun, etc.

A propos des microbes pathogènes

Tous les microbes et virus sont utiles là où ils se trouvent, dans l’ordre naturel des choses.

Certains peuvent devenir pathogènes, c’est-à-dire nuire à notre santé, lorsqu’ils se trouvent là où il n’est pas prévu qu’ils soient.

Par exemple, la célèbre Escherichia Coli est naturellement présente au fond de nos intestins ; elle déclenche l’envie d’aller aux toilettes. Quand, par manque d’hygiène, elle se retrouve dans l’estomac et au début de l’intestin, elle fait ce pour quoi elle existe : signal d’évacuation. D’où diarrhée…

Les salmonelles sont naturellement présentes dans le système digestif des serpents asiatiques. Lorsque les éleveurs avicoles ont trouvé que les plantes fourragères chinoises étaient moins chères, une fois importées, que les produits européens, ils en ont nourri leurs élevages. Or, des déjections de serpents s’y trouvaient, qui contaminèrent toute la filière…

Quant au Coronavirus, présent dans le système digestif des chauves-souris, il s’est retrouvé dans celui des pangolins, insectivores eux aussi et qui fréquentent les lieux de repos des chauves-souris. La promiscuité dans les marchés traditionnels chinois a contaminé les hommes, et les voyages intercontinentaux ont assuré sa dissémination.

Autrement dit, la course effrénée à la rentabilité des élevages et les voyages par avion sont directement responsables de zoonoses récentes.

Accord de partenariat entre la CS3D et le Ministère de la Ville et du Logement pour lutter contre les punaises des lits

Il est ligne sur le site de la CS3D, accessible aux seuls adhérents.

L’objet de ce partenariat est « de structurer la filière pour donner des références et des gages de qualité aux propriétaires et aux occupants de logements infestés ».

D’après le Ministère, la CS3D « représente 80% des acteurs du marché avec ses 180 adhérents et travaille en étroite collaboration avec la communauté scientifique (entomologistes, vétérinaires, chercheurs…) ».

C’est une demi-vérité qui fait fi de cette réalité :

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La CS3D est très loin de représenter 80% des prestataires, elle regroupe seulement 100% des très grosses entreprises du secteur et une minorité de TPE. Quelle légitimité a-t-elle donc pour rouler dans la farine un ministère ?

Car il s’agit qu’il :

  • S’engage à promouvoir les gestes de prévention et les recommandations formulés par les experts ainsi que les protocoles-types pour les interventions dans l’habitat et les immeubles de logements collectifs ;
  • Valorise les formations à destination des professionnels et recommande aux particuliers de s’orienter vers les prestataires référencés (tous adhérents de la CS3D, il va sans dire) ;
  • Assure l’information sur le dispositif de certification ou de labellisation vers les particuliers (spots TV souhaités ????) ;
  • Mobilise l’Agence Nationale d’Information sur le Logement (AFNIL) et son réseau départemental pour qu’ils adoptent les préconisations et protocoles de la CS3D.

Que s’engage à faire la CS3D ? (Qui a déjà beaucoup de travail pour préparer la fusion de branche…)

  • Construire des protocoles -types selon la nature et l’importance des infestations (échéance 30 juin 2020) ;
  • Délivrer des formations aux professionnels conformes à l’EN 16636 (par les formateurs de la CS3D, forcément – échéance 1er septembre) ;
  • Mettre en place un dispositif de certification ou de labellisation pour les professionnels adhérents (échéance 31 décembre).

La CS3D et son quarteron de scientifiques inféodés ignorent-ils donc cette publication du CNEV (Centre National d’Expertise sur les Vecteurs) de 2015 (2ème édition…) « Les punaises de lit Cimex lectularius et Cimex hemipterus Biologie, Lutte et Santé publique » (en ligne ici : https://www.researchgate.net/publication/284166985_Les_punaises_de_lit_Cimex_lectularius_et_Cimex_hemipterus_-_Biologie_lutte_et_sante_publique) ?

Qui contient déjà TOUT ce qu’il convient de savoir sur les punaises des lits et les moyens de lutte, je dis bien TOUT ?

  • Quel intérêt de mobiliser du monde pour refaire la même chose ?
  • Quel intérêt de dispenser des formations théoriques qui n’apprendront rien de plus que ce contient ce document ?
  • Quel intérêt d’ajouter une surcouche de certification à l’EN16636, qui regroupe l’ensemble des nuisibles ?

La seule réponse possible est : lobbying. De l’art de faire payer au gouvernement une campagne de communication au profit de la seule CS3D. Cet accord pue effectivement l’illégalité et l’abus de position dominante. Nous le dénonçons.

Finalement, Covid 19 a du bon puisqu’il a manifestement chamboulé le planning initial.

Pendant ce temps, le Syndicat National de l’Hygiène (SNH) bosse et propose une « Certification punaises de lits » pour ses adhérents qui s’engagent à respecter des protocoles de lutte raisonnée exposées dans on prochain bulletin.

Pierre Falgayrac

http://www.hyform.fr

Le réchauffement climatique ne peut pas justifier la prolifération des rats à Paris

Il s’agit d’un article de Nicolas Berrod dans Le Parisien du 23 janvier dernier, qui a pour titre « Municipales à Paris : les rats prolifèrent-ils plus vite avec le réchauffement climatique ? »

Je suis cité à plusieurs reprises dans cet article, mais mon commentaire sur le site Web du quotidien a été censuré. Allez comprendre…

Les propos de Virginie Lattard, chercheuse à l’INRAE m’ont interpellé : « Globalement, il y a plus de rats dans les pays chauds que dans les pays froids (…) lorsqu’il fait chaud, la période de reproduction des rats, de plusieurs mois en temps normal, peut être rallongée de quelques semaines. Ce qui leur laisse potentiellement davantage de temps pour proliférer (…) La pullulation est plus importante lorsqu’il fait chaud, donc le réchauffement climatique a probablement un rôle. Mais personne ne pourrait dire dans quelle proportion, faute d’avoir des études plus complètes sur la physiologie du rat. »

Tous ces propos sont infondés. Comment cette personne peut-elle affirmer qu’il y a davantage de rats dans les pays chauds alors qu’elle ignore dans quelles proportions ? Il n’y a aucune rigueur scientifique dans cette assertion. S’il y avait davantage de rats en Amérique du sud ou en Afrique qu’en Europe, pourquoi n’en parle-t-on jamais ?

Partout dans le monde, c’est la quantité de nourriture disponible qui conditionne le nombre de rats et jamais la température, surtout que le surmulot, le rat d’égout, n’aime pas la chaleur ! Il affectionne en effet les endroits humides et frais…

Quant à déplorer « l’absence d’études plus complètes sur la physiologie des rats », c’est un aveu d’incompétence : il y a des dizaines d’années que l’on sait TOUT sur le rat d’égout, je dis bien TOUT. Entre les études en ligne sur Google Scholar et les livres publiés depuis 1904 comme « Das Rattenbuch » de M. Koller et les écrits de M. Rode (entre les deux guerres) puis de M.Giban (dans les années 50), MM. Robitaille et Bovet (1976), etc. tout ce qui concerne la biologie, la physiologie et l’éthologie des rats est connu et accessible.

Quant à l’argument du réchauffement climatique qui fait proliférer les rats, il est bien pratique pour Anne Hidalgo, qui se dédouane du problème : « Un certain nombre d’experts m’ont dit – et j’avoue être tombée de ma chaise – qu’avec le changement climatique, les rats font une portée supplémentaire par an. Une portée de rats, c’est huit petits rats. »

Je me demande bien qui sont ces « experts »… Et le Parisien de ressortir ce tableau :

Qui est totalement faux. Pourquoi ?

1/ Parce que les rats régulent leur population en fonction des ressources vitales (voir de précédents articles de ce blog). D’ailleurs, en ville (gros avaloirs d’égout, bas d’immeubles de la première couronne, jardins des Plantes…) il est dénombré un maximum de 600 rats. Bien loin du chiffre théorique de 46.410…

2/ Reportons cette logique mathématique aux humains : une femme peut avoir un enfant tous les 9 mois entre ses premières règles et sa ménopause, soit 45 à 50 enfants uniques, ou 90 à 180 si elle a des jumeaux. Cela ne s’est jamais vu (Google vous chalutera un maximum de 69 enfants). La moyenne de la natalité mondiale est entre 1 et 5 enfants. Eh bien pour les rats, c’est pareil : ils n’en ont pas autant que ce que prédit la théorie. Il est inutile et malhonnête de tirer des plans sur la comète avec ce genre de tableau.

Parlons à présent du réchauffement climatique. D’après le site climate-data-org, ces dernières années, les températures moyennes sont de 11,3° pour Paris et 14,2° pour Marseille.

Comme il fait plus chaud à Marseille, il devrait donc s’y trouver davantage de rats qu’à Paris, n’est-ce pas ? Et pourtant, à Marseille les plaintes adressées via le service Allo Mairie ou d’autres canaux, comme les courriers aux élus, sont passées de 990 en 2016, à 396 en 2018. (Soit trois fois moins – NDLA) – Monique Daubet, élue en charge de l’hygiène, citée ici https://www.20minutes.fr/societe/2636779-20191026-marseille-apres-rats-villes-semblent-perdre-terrain-rats-plages-affut )

Voilà qui invalide totalement l’argument du réchauffement climatique parisien pour expliquer la prolifération des rats.

Au fait, pourquoi les signalements de rats ont-ils baissé à Marseille en une année ?

Il se trouve que j’ai réalisé en 2018 un audit sur la gestion globale des rats à Marseille, pour le compte de la SERAMM, qui gère les égouts et la station d’épuration de la ville, et est délégataire de la Mairie pour la dératisation.

Je ne révèlerai pas ici les préconisations de mon audit, mais il est évident que c’est leur mise en œuvre qui a produit ces bons résultats.

La Ville de Paris ne veut pas de mes services ? Tant pis pour elle.

Pierre Falgayrac

http://www.hyform.fr